mardi, 23 juin 2009

Voilà. On va être très méchants : « Vlamingen buiten ! » …euh. Oups ! Non, ça, c'est pas possible, hein. On peut pas dire des choses pareilles. On s'excuse. Allez, pas buiten. C'est juste que, on veut résister, mais on ne sait pas trop… Antoinette ? Help!

Antoinette Spaak, présidente du Parlement bruxellois, refuse de discourir en néerlandais lors de la cérémonie d'ouverture de sa boutique sous prétexte que rien ne l'y oblige légalement. Pour répondre à l'intolérance flamande en périphérie, le FDF a donc choisi la même arme — l'intolérance, mais francophone cette fois — et à Bruxelles, capitale d'un pays à majorité néerlandophone.

Vu les pratiques très antidémocratique de la Flandre envers la minorité francophone au Nord, j'ai du mal à critiquer Antoinette : elle croit bien faire. Mais j'ai envie de lui dire : ne le faites pas, parce que c'est perdu d'avance : nous, les Francophones, sommes ce qu'on appelle à Bruxelles « des klettes » à-côté des flamingants. Voyez : vous allez vous borner à causer uniquement franstalig, et alors qu'ils font cent fois pire à Wezembeek ou Crainhem, les Flamingants vont vous traiter d'extrémiste, de fasciste voire de nazie, et à l'arrivée, on n'aura pas avancé d'un pas.


Alors, pourquoi ne faites-vous pas plutôt comme en Flandre, mais à l'inverse, à savoir proposer des lois, par dizaines, qui interdiraient l'usage du néerlandais dans l'hémicycle, la rue, les vitrines, les commissariats, les maisons communales, les bibliothèques, les écoles et réquisitionneraient tous les centres culturels financés par la Flandre pour y exposer des artistes wallons. Sisi, il y en a. Enfin, il paraît. Là, on sera presque à la hauteur des partis modérés du Nord, des socialistes (qui interdisent de parler français sur des terrains de football) à Lijst Dedecker (qui interdit de parler français tout court). Quant à atteindre le niveau de la N-VA ou du Vlaams Belang, ne rêvez pas : je l'ai dit, nous, les « klettes », on n'est pas en état intellectuel de prôner l'expulsion des Néerlandophones de Bruxelles et même Maingain n'a pas les… — euh, enfin vous voyez ce que je veux dire, quoi… — de traiter les Flamands de Bruxelles d'« immigrés mal intégrés ». Même si je ne sais pas ce qui retient les journalistes télé de demander à Brigitte Grouwels : « ne trouvez-vous pas qu'étant immigrée flamande, vous devriez être obligée de prendre des cours de bonhomie et de bon sens pour devenir officiellement bruxelloise ? »

Donc, chère madame Spaak, si vous n'avez pas le cran d'aller au fond des choses et de rendre à la Flandre coup pour coup, par pitié, ne faites rien ! Votre exemple sera tout simplement brandi comme de l'extrémisme francophone rabique bien pire que les thèses génétiques du Vlaams Belang au Nord. La population de Flandre croira ce qu'on lui dira, que le FDF est d'extrême droite, tue des chats et mange tout cru des chevaux malinois, et la cause des Francophones n'y aura absolument rien gagné.

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Commentaires

Je ne sais pas si tu as vu le sujet de la RTBF sur les horodateurs à la Roche qui avertissent que tu dépasses les 15 minutes autorisés en détectant la présence du véhicule. Dans le reportage, on disait que c'était encore en période de test et que les gens qui dépassaient le délai, on leur mettait un dépliant BILINGUE :D

En lisant certains commentaires de La Libre ou du Soir, j'ai pu lire aussi quelque chose d'effrayant. La réflexion d'un entrepreneur wallon qui expliquait que les flamands avaient mis en place une structure spéciale pour les entreprises flamandes pour profiter du plan Marschall. Pas d'équivalent côté wallon ce qui est un comble où l'entrepreneur se retrouve devant des fonctionnaires qui se contredisent tout le temps. Résultat, de plus en plus d'entrepreneurs flamands en Wallonie qui profitent des aides wallonnes qui souvent n'engagent que des flamands souvent. Et de plus cet entrepreneur wallon remarquait cotoyer de plus en plus ces nouveaux entrepreneurs incapables de tenir une conversation en français. Essayons de retourner la situation, j'imagine un peu le scandale que cela aurait été en Flandre d'avoir ce genre d'attitude.

Écrit par : Guillaume | mardi, 23 juin 2009

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Si tu as des précisions, Guillaume, je serai toujours intéressé :-) Je crois par ailleurs qu'à Knokke aussi, il y a des choses dans les deux langues. Mais c'est vrai que Waterloo, par exemple, propose des facilités spontanées en néerlandais, anglais et allemand. C'est vers ce genre d'exemples-là qu'Antoinette ferait bien de lorgner.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 23 juin 2009

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Pas d'accord avec Antoinette, mais c'est quand même une grande Dame, alors passons lui un caprice...

Écrit par : Bob | mercredi, 24 juin 2009

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Pour Waterloo, cela n'aurait rien d'étonnant puisque - même dans son nom propre - cette commune réalise déjà un beau bilinguisme intégré, accueillant et phonétique : "Water- Loo"
Que veut le Peuple ?

C'est vrai que - devant la horde des conneries violentes, obsessionnelles et flamingantoïdes - nous nous sommes comportés comme des "klettes" historiques sans avoir anticipé même le dixième de ce qui arrive aujourd'hui.
Notre superbe latine semble nous avoir faussement entretenus dans un sentiment de : "Ils ne vont quand même pas aller jusque là... " - ce qui pourrait nous rappeler la naïveté de Chamberlain après ses entrevues de Munich avec le "cher" Chancelier.

Tout cela repose - j'insiste - sur le mensonge de la majorité flamande.

Celle-ci est loin de réaliser le score qu'ils lui prétendent et - s'il en était autrement - les Flamands eux-mêmes seraient les premiers à "exiger" un recensement efficace, susceptible de faire taire toute contestation.
S'ils étaient vraiment "bien dans leurs bottes" - ils n'auraient jamais besoin de soulever de telles tempêtes de haine incongrue dans le mental de leur électorat : ils auraient tout simplement la certitude imparable d'une réalité bien claire.

Comme ils ne l'ont pas, leurs instances sont politiquement obligées de tisonner le feu du fanatisme et des contre-vérités.
On est "bête, méchant & outrancier"... uniquement quand on a tort.

Qui donc a absolument voulu faire capoter les accords d'Egmont ?

Opposer la ferveur et la dignité d'un Gandhi à l'indigence violente de la politique et de la "Kultuur" flamande risque de devenir une "mission impossible".
Ils semblent avoir atteint la zone d'incurabilité totale.

Leucolenos

Écrit par : Leucolenos | jeudi, 25 juin 2009

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"Waterloo" vient de waterloop, un mot néerlandophone (rivière).
Donc, pas de lien avec le sacré Français.

Écrit par : H.Elpze | jeudi, 25 juin 2009

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L'attitude d'Antoinette Spaak est scandaleuse et indigne d'une ministre d'Etat. La région de Bruxelles-Capitale étant bilingue, il est normal que le discours inaugural de cette session de prestation de serment soit dans les deux langues, même si ce n'est écrit nulle part. Mme Spaak a raté sa sortie de scène... Par contre, je félicite les députés régionaux bruxellois (tant francophones que néerlandophones) qui ont prêté serment dans les deux langues nationales. Ca, c'est une attitude constructive!

Écrit par : Un petit Belge | jeudi, 25 juin 2009

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Si Spaak refuse de s'exprimer en néerlandais c'est parce qu'elle ne parle que le français. Elle est donc du même niveau médiocre que Maingain & Cie; elle n'a rien réalisé pour les francophones .... et elle le sait. Nous le savons tous. Pendant les 40 ans qu'elle a joué la politicienne, les francophones ont perdu chaque bataille contre les Flamands qui sont devenus les maîtres de ce pays.
D'ailleurs, Bruxelles est officiellement bilingue, la périférie pas. Donc chaque comparaison avec l'attitude de certains Flamands qui dans leur région unilingue persistent en parlant la langue officielle est fausse.

Écrit par : un Belge | jeudi, 25 juin 2009

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A un Belge, faux Spaak et Maingain parlent très bien le néerlandais mais je ne comprends pas l'attitude de Spaak.

Écrit par : Guillaume | jeudi, 25 juin 2009

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A Guillaume . Spaak et Maingain ... parlentils le néerlandais ???? Aucun Flamand ne les ont entendu s'exprimer en néerlandais. Peut-être qu'ils pratiquent la langue de Vondel à la maison ? Quand ils rencontrent Moureaux, Happarte et tutti quanti ?

Écrit par : Willem | vendredi, 26 juin 2009

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@Willem : ik denk wel dat beiden Nederlands praten. Hoewel ik moet vastleggen dat Maingain met de Vlaamse pers gewoonlijk Frans spreekt (een stomiteit wat mij betreft) heb ik gehoord (maar is het waar ?) dat hij in zijn gemeente soms Nederlands spreekt, en een OVLD'er uit Woluwe bevestigde zelfs dat de dienstaanbod voor Nederlandstaligen schitterend was.

De moeder van Olivier Maingain is trouwens een Vlaming en hij gaf zelf toe dat, toen zij in Brussel kwam wonen (ze was toen net niet meer een kleuter), plots naar de Franstalige school moest (waarschijnlijk moest zij dat van haar ouders, want de taal van de school was toen effectief vrij in de hoofdstad (hoewel tussen 1940 en 1945 het verboden was voor iemand die tenminste enkele woorden nederlands sprak om naar de Franse school te gaan).

Spaak heeft later enkele woorden in het Nederlands gezegd, bewijs dat zij het kon, waardoor haar attitude bij het begin van de eedafleg nog schandaliger bleek te zijn.
Zij heeft een slecht, haatvolle signaal gestuurd, het moet gezegd worden. De FDF was tot nog toe geen extremistisch partij, het moet zo blijven.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 26 juin 2009

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Argh. Mais comment on fait pour comprendre et suivre quand on n'a appris que le breton en 2ème langue :-)))

Bécassine.

Écrit par : Karine | vendredi, 26 juin 2009

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@Karine : on prend néerlandais troisième langue… :-)

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 26 juin 2009

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@ Karine

Connaissez-vous l'éthymologie du verbe "baragouiner" ?
Elle est bretonne car dans cette langue bara signifie pain et gwin signifie vin.

Dans les tranchées de la grande guerre, le poilu breton, incapable de s'exprimer correctement en Français et de le comprendre réclamait lors des repas "bara-gwin , bara-gwin"...... D'où l'origine de ce verbe qui signifie en fait mal parler une langue.

Cela coupe les ailes à un canard boiteux qui veut nous faire croire que le pauvre soldat flamand fut le seul à subir le français durant la guerre et (peut-être) se faire flinguer pour rien.
Tous les soldats qui provenaient de régions reculées furent dans ce cas.
Sauf que les officiers FLAMANDS s'exprimaient eux en Français y compris quand ils commandaient leurs propres ressortissants du nord du pays.

Kenavo Karine.

Merci à Antoinette Spaak de faire comprendre à la Flandre qu'est révolu le temps de subir ses affronts sans réagir .

Écrit par : Pierre | vendredi, 26 juin 2009

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J'ai toujours trouvé contre-productif de faire à l'autre ce qu'il nous fait. C'est un cercle vicieux sans fin et on n'agit que par réaction, ce qui n'améliore jamais une situation ou une relation. Faire payer à la Flandre nationaliste ce qu'elle fait aux francophones ne peut que radicaliser la Flandre. Si on prone l'éclatement du pays, c'est effectivement une bonne façon de le faire mais pas dans le cas contraire.

Écrit par : Guillaume | dimanche, 28 juin 2009

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@ Pierre : degemer mat !

Enchantée de rencontrer un intervenant sur ce blog ayant quelques connaissances de breton :-)

Toutefois, votre définition du terme « baragouiner » n’est qu’une hypothèse d’étymologie populaire, à laquelle je serais ravie de souscrire si elle n’était quelque peu erronée.

Je pense pouvoir affirmer que l’origine du verbe « baragouiner » est bien antérieure à 14-18 puisque son utilisation est prouvée par écrit, en français, depuis 1390. On le retrouve régulièrement sous sa forme substantivée : ne pas être « barragouyn », signifiant à cette époque ne pas être barbare. Certains latinistes y voient donc un rapprochement éthymologique avec « barbaracuinus ». La barbarie étant pour le coup langagière. Bar-bar (mot de formation onomatopéique) était censé mimer par moquerie les parlers non helléniques, « étrangers » aux Gecs. Dans le même esprit, on peut penser aussi à la formation de termes tels “babil”ou “balbutier”, également soumis à la torture linguistique, en jouant sur une même sonorité. Cette origine latiniste est également confirmée par Gilles Ménage dans son Dictionnaire Éthymologique de la Langue Française, en 1750. Il faut aussi rajouter qu’en vieux breton « gwin » ne signifiait pas vin, comme aujourd’hui, mais était considéré comme le masculin de gwenn (blanc). Les multiples intonations de la langue bretonne ont souvent généré quiproquos et incompréhensions selon les localités d’où les désirs successifs d’unification de la langue en 1908 et 1958. Pas facile de s’y retrouver…

Mais c’est vrai que l’éthymologie populaire a pour coutume d’avancer l’hypothèse d’origine bretonne, et ce dès 1580, même si le français n’a que très peu emprunté au breton et n’a guère cherché à comprendre cette langue. D’une manière générale, on peut constater que les langues régionales n’ont guère fait évoluer le français. On attribue encore l’expression « bara ha gwin » (du pain et du vin) aux pélerins bretons du Moyen-Age, frappant aux portes des auberges « françaises ». Puis on la situe à nouveau dans les camps de conscrits en 1870... puis comme vous en 14-18. Alors, allez savoir :-)

Toutefois, ça n’exclut pas la suite de votre argumentation sur la difficulté des soldats de province à se faire comprendre pendant la guerre. La Bretagne a comme d’autres régions payé un lourd tribut à la défense de la Patrie. Des études estiment que 22% des mobilisés bretons ont été tués contre 17 % des mobilisés français. Étaient-ils moins efficaces ? Ou ne comprenaient-ils pas ce qu’on attendait d’eux ? On peut citer, entre autres, l'exemple tragique de François-Marie Laurent, Finistérien bretonnant, blessé par balle à un doigt, en 1914. Il est passé directement de l'infirmerie à la cour martiale, puis au peloton d'exécution. Il n’a pas su expliquer ce qui lui était arrivé, et n’a pas compris qu’on l’accusait d'automutilation. Tragique.

Écrit par : Karine | lundi, 29 juin 2009

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@ Karine

Merci pour ces informations diaboliques de précision.
Peu importe finalement l'éthymologie exacte de ce mot; en effet il convient de souligner que les poilus flamands ne furent pas les seuls à payer leur méconnaissance du français. Je vous parie qu'il y eut même des Wallons qui ne parlaient pas un traitre mot de français qui subirent le même sort.
Rappelons que tous les officiers belges ne s'exprimaient que dans la langue de Voltaire (ou de Pétain) y compris les officiers flamands.

Kenavo Karine

Pierre
(pur produit de la Wallonie j'espère un jour française)

Écrit par : Pierre | lundi, 29 juin 2009

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Pierre,

En effet, concernant les poilus Wallons, j'imagine que vous ne devez pas être très loin de la vérité. On envoyait majoritairement au front les soldats recrutés dans les populations paysannes. Ceux des régions industrialisées étaient réaffectés aux usines d'armement. Si j'en juge des Bretons, ces jeunes paysans parlaient leur patois (ou langue locale) pour la plupart. Ils avaient le droit de se faire tuer en première ligne, mais n'étaient pas autorisés à parler leur langue, l'armée française souhaitant tout contrôler de ses hommes.

Et que dire des bataillons d'Afrique ? Des soldats indigènes morts pour une patrie qui n'était même pas la leur, ces héros que l'histoire et la France ont oubliés. Eux aussi étaient en première ligne des combats. A la fin de la guerre, quasiment aucun tirailleur sénégalais n’a perçu de pensions. Beaucoup d’entre eux auraient même été fusillés à leur retour du front pour le simple fait d’avoir demandé leur solde, comme le faisaient leurs confrères blancs. Ils ont été les derniers à être remerciés par les autorités françaises.

Oui, la position victimaire d'une certaine Flandre semble, en effet, se nourrir de nombreux fantasmes...

Nozvezh mad, Pierre !

Karine
Pur produit de nulle part. Vrai mélange de partout. :-)

Écrit par : Karine | lundi, 29 juin 2009

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;-)

Écrit par : Pierre | lundi, 29 juin 2009

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Pauvre Madame Spaak, devoir vivre avec un nom de famille flamand, le flamand qu'elle haït autant

Écrit par : Thomas | mercredi, 04 mai 2011

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